Cette demeure agitée par les vents

Publié le par L'inopinée

Les Hauts de Hurle-Vent, Emily Brontë

(dans la traduction de Frédéric Delebecque parue en 2000 aux Éditions de Fallois)


Publié sous le titre Wuthering Heights par un certain Ellis Bell, vers la fin de 1847, ce roman reçu tout d'abord un accueil médiocre, choquant par sa dureté, sa grossièreté et son irrespect des conventions de l'époque. Décédée à peine un an plus tard, son auteur, Emily Brontë, ne connu que ces réactions scandalisées. Pourtant, cette œuvre a finit par attirer l'attention et par acquérir une place particulière dans la littérature anglaise du XIXe siècle.

La lecture achevée laisse une impression étrange. Dans cet univers où les liens familiaux et amicaux sont perpétuellement remis en question, étirés jusqu'à s'effilocher voire se rompre, les personnages sont très difficiles à cerner. Je me suis plus d'une fois retrouvée désarmée devant la réction d'un personnage dont je croyais, à tort, avoir fini par apprécier la véritable nature.
Entre les deux demeures, Thurscross Grange et Hurle-Vent, les opposés semblent portés à l'extrême : tandis que l'oppression, la tyrannie et la très grande rudesse règnent sur les Hauts, la tendresse et l'amour se sont réfugiés à
Thurscross Grange. Mais tout n'est pas aussi bien défini. Quelquefois, un brin de folie, de maladie et de violence se répandent dans l'antre vers laquelle nous nous portons volontiers. Malgré la nature extrêmement mauvaise qui règne sur Hurle-Vent, elle agit comme un aimant puissant et irrésistible pour les personnages. La narratrice elle-même finit par y retourner après de nombreuses années.
Finalement, comme Mr Lockwood, on "quitte le pays" résolu de ne plus y remettre les pieds, tant cette fratrie épouvante. Pourtant, le livre fermé, les personnages sont encore présents à l'esprit, fantômes tourmentés et jeunes amoureux que le passé ne cessera de hanter.

Publié dans Romans étrangers

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